EPI L'offre en combinaisons spécifiques décolle
Avec la mise en place d'une certification anticipant la révision de la norme, la panoplie en combinaisons spécifiques pour les traitements phytos est en train de s'élargir. Des avancées unanimement reconnues.
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Plus de 35 à 40 % des agriculteurs qui ne se protègent pas du tout, moins de 20 % qui portent des EPI adaptés lors des différentes phases d'utilisation des produits, près de 90 % qui se contentent d'un vêtement de travail. Au regard de cette enquête Anses/Irstea sur l'utilisation des EPI en milieu agricole datée de 2013, « il faut reconnaître qu'en matière d'EPI, la situation n'est pas satisfaisante », lâchait d'emblée Olivier Briand, chargé de mission au ministère de l'Agriculture, lors d'une conférence technique dédiée qu'il a organisé au Sima 2017.
Une acceptabilité en cours d'amélioration
« Depuis, nuance Adeline Coustenoble, responsable marketing, chez Valfrance, les distributeurs ont fait beaucoup d'opérations de sensibilisation. » Selon le dernier sondage Agrodistribution-ADquation de décembre 2016, 82 % des agriculteurs se disent inciter par les distributeurs à porter des EPI lors des traitements. Incités, d'accord, mais difficile de franchir le pas avec des EPI non spécifiques aux traitements phytos, et des préconisations sur les produits phytos pas toujours claires. Sans compter le caractère anxiogène pour les riverains. « On est vraiment en recherche de solutions innovantes, souligne Adeline Coustenoble. Nos agriculteurs recherchent des EPI au meilleur prix, des solutions lavables et réutilisables, et disent ne pas vouloir ressembler à des chimistes. L'esthétique est très importante. »
Olivier Briand réagit : « Il faut savoir expliquer qu'il faut se protéger, même quand on est un agriculteur bio. Et il y a eu un vrai travail de réalisé sur le design et les couleurs pour améliorer l'acceptabilité de ces combinaisons », dont un certain nombre de modèles à spectre large, confortables et réutilisables pour maîtriser les coûts, commence à faire leur apparition. Quand bien même la norme internationale Iso 27065, sur laquelle compte se raccrocher la France, est toujours en cours d'élaboration et ne sera pas publiée avant la fin de l'année.
Trois équipements dans les cordes
« On a voulu anticiper ces exigences en proposant un cadre technique similaire à celui de la norme à venir pour commencer à certifier des équipements », rappelle Olivier Briand, en citant l'avis publié au Journal officiel le 9 juillet 2016 par le ministère du Travail qui définit les exigences auxquelles les EPI pour la protection du corps doivent répondre pour être certifiés.
« Auparavant, il n'y avait pas cette notion de performance vis-à-vis des phytos », appuie Thierry Mercier, de l'Anses. Désormais, les équipements devront subir des tests notamment de pénétration avec un produit phytosanitaire de référence des plus agressifs. « Oui, ce sont de réelles avancées », reprennent en choeur Paul François, président de l'association Phyto-Victimes, ainsi que Roger Perret, de la CGT.
« Mais ils ne protègeront pas à 100 % », rappelle ce dernier, « très sensible à la prévention primaire ». Trois de ces équipements spécifiques (dont deux qui ont déjà obtenu la certification et un troisième qui, « aux dires d'experts », paraît conforme) commencent à arriver dans les magasins des distributeurs : Axe-environnement (gamme Aegis, développée avec Bayer), Cepovett (développé avec BASF Agro) et Ouvry (distribution par Axe-environnement).
Renaud Fourreaux
Axe-environnement
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